La préparation a été longue : merci le covid…
Dans ma tête et dans mon corps tous les voyants étaient au vert.
Le départ par vague n'était pas si mal que ça, surtout pour le public et les suiveurs.
Moi je suis dans la première vague et je prends rapidement mon rythme, cool dans les montées et du plaisir dans les descentes. Je cours avec un coureur de mon club pour qui c'est la première « diag ». Nous nous alimentons régulièrement et prenons du plaisir à être ensemble parmi tous les coureurs et sous un ciel magnifique.
4h nous arrivons à Mare à Boue avec la veste de pluie, il mouillasse mais il ne fait pas froid. La montée vers Kerveguen se fait au pas car je sais que la descente est technique et il faudra du jus. 20 m avant la fin, dernière marche et ma cheville droite part en vrille. Grosse douleur (je devais être palôt car un coureur me propose de l'eau sur le visage !). Je reprends à marcher et mon copain me laisse pour que je fasse la descente à mon rythme. Je prends le temps et ça revient doucement.
Pas de chance, après les passages techniques je relâche mon attention et ma cheville repart. Je hurle de douleur, autant de douleur physique que morale car je sais que c'est fini. Je ne rentrerai pas dans Mafate avec une cheville en vrac. Les larmes viennent toutes seules ! Arrivée prévue à Cilaos à 7h15, j'arrive à 8h37...
Je retrouve Sandrine et mes enfants, ils sont dégoûtés mais acceptent cette fin de course. Nous restons sur place et j'en profite pour saluer tous les copains venus avec nous sur cette Diag. Ça m'aura permis de voir tout le monde courir, on se console comme on peut.
Je partais pour 2 lignes...
Maintenant, si ma cheville tient le coup, je serai sur la ligne de départ l'année prochaine pour essayer de finir cette course trop sympa à vivre de l'intérieur. Sandrine, mon épouse, m'a dit que j'étais FOU mais elle se doutait que ce serait ma décision.
Voilà, bonne fin d'année sportive à tous et reposez-vous bien !